D’ici et d’ailleurs

Janvier 2009
Interstitii no 6/2009, feuilles d’un journal moldave
Mai 2006
Mars 2006
Septembre 2005


 

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Souvenirs de Maramures dans un tiroir à … Montpellier …

De l’histoire. Un mélange d’histoire française et roumaine oubliée, une de ces histoire qui ne s’écrivent pas dans les manuels scolaires ni dans les chroniques, ni même dans les journaux. Une histoire de vies, de rencontres, de moments d’hasard. Peut-être de la vraie histoire, celle qui compte plus pour un homme. Un groupe de jeunes Français dans les années 1970 découvrent le Nord de la Roumanie, la région de Maramures. Puis descendent en Transylvanie. Ils s’attachent aux coutumes locales. Ils dansent comme les gens de là bas, des danses populaires roumaines et hongroises. Ils apprennent à chanter comme eux. Ils se confondent avec les autochtones. Echanges riches en amitiés qui créent des liens, qui laissent des traces.

Mais les années passent, le temps efface les ponts et les souvenirs restent enfermés dans un tiroir. En rouvrant sa boite de diapositives ce mois de mai 2006, Alain Borgel retrouvait une émouvante page d’histoire, il nous la partage et il nous a promis une exposition avec ses images de la Roumanie des années 1970.

 

Photographies: Alain Borgel, 1970

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Un voyage en Roumanie présenté par l’ASA (Association de Solidarité des Anciens de l’USTL)

C’est avec beaucoup d’émotion qu’on a découvert le récit d’un voyage en Roumanie réalisé par les membres de l’association ASA de Villeneuve d’Ascq durant les vacances d’été 2005. Ce voyage s’est déroulé à l’initiative de Madame Daniela Bratosin, chercheur à l’ Institut National des Sciences Biologiques de Bucarest et de Monsieur Jean Montreuil, professeur émérite à l’Université des Sciences et Technologies de Lille.

Le DVD « Roumanie pure et simple » construit par la suite grâce au travail de Bernard Delahousse, Henri Dubois, Marc Lefebvre, Dominique Mare, Michel Mare, Daniel Pochez, Ginette Rasson, Carlos Sacré, Marie Sacré, Jean Pierre Sawerysyn et Francis Wallet ainsi que le diaporama de présentation si gentiment offert par Monsieur Bernard Suchard nous ont replongé dans l’univers roumain et constitueront un précieux matériel de présentation et d’accompagnement de différentes manifestations artistiques.

Un grand merci de la part de Printemps Roumain !

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La Roumanie sur une rétine française

« Ces quelques mois passés en Roumanie furent une expérience personnelle très enrichissante. Ma vision du monde actuel s’en trouve modifiée. J’appréhende les autres d’une façon différente et je sais maintenant que nous sommes trop souvent pétris de certitudes. »

Adrien Dérousseau, septembre 2005, rapport de stage : « Amélioration des relations entre le Parc Naturel Vânatori-Neamt (Roumanie) et les pays francophones », USTL Formation GNM2

D’un naturel réservé, la formation de guide nature multilingue m’a permis de développer le sens du contact et de prendre confiance en moi. Pour mes proches et mon entourage, ma réserve passe souvent pour de la timidité, aussi ont-ils été surpris de mon choix d’études. Mon caractère solitaire, parfois « lunaire » n’implique pas, pour autant, que je sois complètement introverti et fermé au monde extérieur, bien au contraire. Je suis même plutôt curieux de nature, j’ai des goûts éclectiques. Simplement, j’avais besoin de temps, de maturité pour prendre de l’assurance et ne plus limiter ma curiosité à des lectures ou à des émissions télévisuelles. Les deux années passées en DEUST GNM  » Guide Nature Multilingue  » furent déjà pour moi un premier départ, une première ouverture. Cette formation où nous avons été initiés à plusieurs langues étrangères à fait naître en moi l’envie de voyager. En fin de première année, j’ai obtenu un emploi saisonnier dans un camping du Périgord qui accueille de nombreux touristes étrangers. Les échanges que j’ai pu entretenir avec eux m’ont conforté dans l’idée que mon stage de fin d’étude se ferait dans un pays étranger. Cependant, j’ai rapidement opté pour une destination qui sorte des sentiers battus. Après plusieurs pistes non fructueuses pour partir au Canada, un de mes professeurs m’a mis en relation avec des personnes travaillant au Parc Naturel Vânatori-Neamt en Roumanie. La proposition m’a tout de suite parue intéressante. En effet, la Roumanie n’est pas une destination courante, et le programme de réimplantation d’une espèce animale me motivait.

Partir en Roumanie, c’était partir vers l’inconnu, même si ce pays renvoie pour beaucoup ses images d’Epinal, les légendes des dragons et de Dracula. Mais dès mon arrivée sur place, j’ai pu me rendre compte combien celles-ci étaient restrictives. Ce séjour de trois mois m’a permis de découvrir des paysages urbains et ruraux, une architecture très différents de nôtre, des coutumes, un mode de vie et une culture que je ne soupçonnais pas.

Dès mon arrivée en Roumanie, deux choses m’ont surpris. J’ai pu constater que ce n’était pas la géographie physique des lieux qui me dépaysait de la France. En effet, les Carpates, de prime abord sont somme toute assez comparables aux massifs montagneux de notre pays. Pourtant, il était évident que j’étais en pays totalement étranger. En fait, c’est le travail de l’homme sur les campagnes qui installait en moi ce sentiment de dépaysement. Sur le trajet de huit heures en voiture qui me menait de Bucarest à mon lieu de stage, je voyais défiler des champs cultivés très différents de ceux qui composent la campagne française. Ici, les parcelles étaient relativement petites et extrêmement nombreuses. Pas d’immenses champs « industriels » mais des cultures à taille humaine. Par ailleurs, la route que nous avons empruntée (équivalente à nos nationales), était également très particulière, à mon sens, car beaucoup plus large que chez nous, mais aussi beaucoup moins roulante (revêtement très irrégulier avec de nombreux nids de poule). La diversité des véhicules qui l’empruntaient n’était pas aussi importante que celle rencontrée sur nos axes routiers (essentiellement des Dacia). Très vite il m’apparaissait que le niveau de vie en Roumanie n’était pas aussi élevé qu’en France. Cette première vision du pays qui m’accueillait, m’amena à penser que finalement nous étions des nantis et que nous ne savions pas apprécier pleinement la chance de vivre dans un pays économiquement riche.

Dès les premiers jours, au contact des habitants, j’ai constaté que les roumains étaient pour beaucoup très croyants. En effet, à chaque nouvelle rencontre que je pouvais faire, presque immédiatement, me posait-on la question : « es-tu croyant? » Que ce soit auprès des membres de l’administration du parc ou de mes hôtes, la question était récurrente. Au début, je me suis dit que c’était sans doute le fossé des générations. Mes grands-parents sont très pieux et pratiquants, aussi n’ai-je été surpris qu’à moitié. Mais, lors de rencontres avec des jeunes de mon âge, voire moins, la question revenait encore. En France, ce n’est pas le genre de question que l’on pose, surtout pas de but en blanc. Peut-être me posait-on cette question par rapport à mon statut d’étranger ? Pour autant, il ne me serait pas venu à l’esprit de poser une telle question à un étranger que j’accueillerais chez moi. Il m’apparaissait de plus en plus évident que le peuple Roumain est très fervent. Confirmation me fut donnée au cours de mes sorties en ville. En effet, quelle ne fut pas ma surprise de constater que les gens se signent lors qu’ils passent à proximité d’un édifice religieux. Qu’ils soient les bras chargés de sacs au retour des commissions, qu’ils soient assis dans le bus, tous se signent. En France on les taxerait d’intégristes! Pris horsdu contexte, il est vrai que cette attitude est très surprenante. Ce n’est rien comparé à ce que j’ai pu vivre pendant les quarante jours de la Pâque Orthodoxe. Durant cette période, le  » bonjour  » habituel est remplacé par une salutation particulière. Lorsqu’on rencontre quelqu’un, on lui adresse un  » CRISTOS A ÎNVIAT !  » (Christ est ressuscité!) auquel il répliquera  » ADEVARAT A ÎNVIAT !  » (Oui, je le crois!)

La maison qui nous hébergeait était d’un confort simple et correct. C’était une sorte de gîte touristique. Cependant, lorsque nous voulions prendre une douche, après notre journée de travail, nous avions souvent à nous contenter d’eau froide. Les propriétaires ne rallumant la chaudière que lorsque le gîte accueillait des touristes. Parfois nous mangions avec les propriétaires du lieu, nous étions un peu comme de la famille. Certains soirs, j’aurais aimé être considéré comme touriste. Finalement, avec le recul, l’eau était peut-être un peu froide, mais l’accueil chaleureux et c’est là l’essentiel. A la table de nos hôtes, nous avons découvert les habitudes culinaires du pays. Nous mangions essentiellement de la viande blanche (porc, poulet) et des plats cuits dans l’huile. A quelque occasion, nous avons confectionné des desserts français que nous partagions  » en famille « .

Ces quelques mois passés en Roumanie furent une expérience personnelle très enrichissante. Ma vision du monde actuel s’en trouve modifié. J’appréhende les autres d’une façon différente et je sais maintenant que nous sommes trop souvent pétris de certitudes. Notre opinion sur les autres (pas seulement sur les étrangers) est trop restreinte, fondée sur des  » à priori « . Dans cette époque troublée et confuse de la construction européenne, je conseille à tous de faire des séjours chez nos voisins européens. On parle trop souvent sans connaître vraiment. Vivre en immersion totale pendant quelques semaines est très instructif; « les voyages forment la jeunesse » disait Montaigne dans ses Essais. Il nous est facile d’émettre des opinions toutes faites sur les pays qui nous entourent, sûrs de notre supériorité et du bien fondé de nos idées. J’ai appris en Roumanie, qu’il ne suffit pas de se prétendre tolérant et ouvert. Ce qui nous permettra de construire notre avenir européen et mondial, c’est accueillir l’autre réellement, en acceptant ses différences et en partageant culture, savoir et richesses.

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L'association Printemps Roumain est une association culturelle qui se propose de contribuer à une meilleure connaissance réciproque des cultures roumaine et française, en jouant le rôle d'interface entre les deux sociétés.